Courrier sur la Grèce pour Attac France, février 2015

L’UE bafoue la démocratie en Grèce. Nous à Attac, on laisse faire ?
 
Le Monde Diplomatique publie ce mois-ci en première page, colonne de gauche, un article de S. Halimi intitulé : « Soutenir la Grèce ». Sur le site d’Attac France, ce même jour, la question grecque n’apparaît que très loin dans la page d’accueil. Tout se passe comme si l’irruption sur la scène politique de cet événement majeur n’avait pas modifié le moins du monde l’ordonnancement des questions, climat, requins, banques, TAFTA...

Attac France serait-elle donc la dernière à réaliser l’importance de l’enjeu ?
A réaliser qu’il y a urgence à défendre l’expérience qui se mène en Grèce.
Ne pas laisser le peuple grec seul face à l’UE c’est également poursuivre notre combat contre la politique et le mépris de la démocratie de l’UE.
Alexis Tsipras est "déterminé à honorer le mandat populaire et l’histoire de la démocratie en Europe".
Pour des raisons évidentes, l’UE veut la reddition du peuple grec bafouant ainsi la souveraineté populaire. Le combat du peuple grec est donc - évidemment - celui d’Attac. C’est notre combat, celui que l’on mène constamment contre les marchés financiers et leurs instruments (IFI, pouvoirs politiques soumis ...). La victoire de Syriza était prévisible. Attac se serait trouvée pleinement dans son rôle en développant des actions massives de soutien : arc de force, comités d’actions, explications, débats ... Bref, une campagne du type contre le TCE. C’est peu dire que ce qui a été fait par Attac, jusqu’à présent, n’a pas été à la hauteur. Et c’est très difficile à comprendre.
L’enjeu est immense : pour le peuple grec d’abord, qui subit les diktats de la Troïka. Mais aussi pour l’ensemble des peuples européens. Aucun peuple d’Europe n’échappera seul à la loi de fer des marchés financiers ; si nous ne pouvons nous mobiliser ensemble, nous serons laminés l’un après l’autre. Le défi porte sur les axes que nous considérons comme essentiels : la légitimité démocratique, la répartition des richesses, la lutte contre l’évasion fiscale et les diktats de la finance...
Un débat sur l’implication d’Attac au côté du peuple grec nous semble donc indispensable. La prochaine CNCL devrait fournir l’occasion d’un tel débat. Il y a urgence.

Pourquoi Attac38 ne lancerait pas une alerte "Extrême Urgence Grèce" à Attac France et les CL’s en vue d’une mobilisation massive ?
Il conviendrait d’ailleurs de soutenir aussi la mise en place d’une commission d’audit de la dette annoncée par la Présidente du parlement :

Zoe Konstantopoulou a expliqué qu’il s’agissait d’un « outil qui permettra de rétablir une injustice majeure commise à l’encontre du peuple grec ».

Le CA du comité local Attac Isère