Avril 2013 : l’après Cahuzac



1° mai 2013

Mobilisation citoyenne !
Signez l’appel d’Attac au président de la République !

Le tract d’Attac Isère.... A diffuser sans modération

L’organisation



Ainsi donc, il aura fallu qu’un ministre soit pris la main dans le sac pour qu’éclate au grand jour l’omniprésence toxique de l’évasion fiscale et des paradis fiscaux qui constituent son socle essentiel, et pour qu’enfin la Grande Presse donne à cette question la place qu’elle mérite. Une fois de plus, les analyses d’Attac montrent leur pertinence, leur acuité et leur nécessité, puisque la question de la réforme bancaire reste un des points clés de notre lutte « pour un monde meilleur ».

Cependant, bien au-delà de l’existence de banques complaisantes et de la question des « conflits d’intérêt » , ce déferlement de révélations et d’enquêtes attire l’attention sur deux points gravissimes, qui ne se limitent pas à la France.

Tout d’abord, le fait que la tentation de la dissimulation ne concerne plus seulement quelques milliardaires insatiables, mais que de proche en proche elle a contaminé des catégories de plus en plus larges, prenant en otage des populations entières et les rendant ainsi complices ou tout au moins compréhensives. Même si bien sûr les échelles, les responsabilités et les raisons diffèrent, depuis le milliardaire jusqu’au pâtre grec et de l’actionnaire majoritaire au petit épargnant, tout un chacun est incité à céder à la tentation de taux d’intérêts alléchants et de dégrèvements d’impôts. Confortant ainsi le système d’omerta qui entoure ces pratiques. (Si tu n’as pas de compte dans un paradis fiscal avant cinquante ans, tu as raté ta vie...)

Ensuite, la mise en cause d’un ministre essentiel, de celui-là même qui était en charge de nous faire accepter la rigueur, d’un dirigeant socialiste « ennemi de la finance », d’un homme d’une « très grande compétence », pose la question de la désignation des élites et du choix du personnel politique… Il devient plus que jamais évident que le « pragmatisme », la « compétence », l’ambition, et le « charisme » médiatique amènent aux responsabilités des hommes (et sans doute des femmes) pour lesquels la ligne politique est parfaitement secondaire. Nombre de ceux-ci, semble-t-il, ne se déterminent qu’en fonction des perspectives de carrière qu’offre tel ou tel parti « de gouvernement », devenu parti de notables.

Et seule la pression populaire peut contraindre un « Parti de gouvernement » à davantage de rigueur dans le choix de ses dirigeants.

Aux militants d’Attac, cette évidence rappelle que l’engagement sur le terrain politicien est semé d’embûches, et que la participation aux affaires est bien périlleuse. Il ne s’agit pas de céder à la formule « tous pourris », mais de réfléchir aux critères de choix du personnel politique, ainsi qu’aux structures de contrôle de leurs activités et aux modes d’élection.

Comme le rappelle un journal que nous aimons bien :

Pour Aristote : « Il est démocratique que les magistratures soient attribuées par le sort, et oligarchique qu’elles soient électives. »

Et pour Montesquieu : « Le suffrage par le sort est de la nature de la démocratie. Le suffrage par le choix est de celle de l’aristocratie. »


Après Cahuzac : stoppez l’évasion fiscale !

(Attac France)

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