Soutien aux "7 de la Buisserate"

Rappel des faits sur Reporterre


Rapide CR du rassemblement de ce matin 11 décembre 2020, tribunal de Grenoble

Je me rends au rassemblement ce matin 11 h.
L’action n’est pas déclarée donc pas autorisée, certains disent donc que nous courons un risque...
Sous le préau du tribunal (il pleut), un policier charmant vient à notre rencontre, dans casque et sans armes, matricule visible, et nous adresse très poliment la parole.
Il explique que nous ne pouvons pas rester sous le préau, considéré comme propriété du tribunal, et nous indique où nous installer, en regrettant que les conditions météo soient défavorables. Il s’intéresse visiblement à l’affaire de la Buisserate, qu’il connaît un peu, et paraît très bien disposé à l’égard du rassemblement.

Nous nous regroupons un peu à l’écart.
Il y a là une quarantaine de personnes représentant les assoces locales, des gens de la Buisserate, forte proportion de jeunes gens.
Quelques "preneurs de son" sans étiquette visible sont là. Pas vu Gre’net.
Quatre ou cinq prises de parole décrivent l’aberration judiciaire qui s’acharne contre les contrevenants (cf. la tribune).
Mais l’essentiel des discours est orienté vers l’enjeu écologique de cette action.

En gros, ces jardins, propriétés privées louées à des jardiniers depuis des décennies, font l’objet d’un projet immobilier avec apparemment l’aval (sinon l’appui) de la municipalité et de la métro.
Le projet se dissimule évidemment derrière une façade de "logements sociaux", mais selon les gens qui étudient le dossier ce n’est qu’un alibi.

Un des avocats des prévenus détaille le contexte juridique. Combatif et optimiste.
Selon lui, les tribunaux tendraient de plus en plus à relativiser le chef d’accusation de "trouble à l’ordre public", le cas "Buisserate" étant exemplaire puisque le trouble en question est ici quasi inexistant.
De plus, les tribunaux, selon lui, seraient de plus enclins à reconnaître la légitimité d’actions de défense de l’environnement, fussent-elles "illégales".
Il explique comment le projet immobilier, et plus généralement les conceptions urbanistiques, avec l’aval des autorités locales, sont en contradiction totale avec les déclarations tonitruantes de prise en compte des problématiques environnementales.
Le green-washing tient lieu de paravent à la destruction de l’environnement naturel.
Dans ce cas précis, des surfaces cultivables mises en valeur depuis des générations sont sacrifiées, artificialisées, tandis que les autorités mettent en avant des "végétalisations" et des "coulées vertes" sensées faire illusion.

Les avocats tentent actuellement de déqualifier certains chefs d’accusation et de faire lever le contrôle judiciaire strict qui pèse sur les "7 de la Buisserate".