Dans les cliniques privées : les soignants attendent des masques, les actionnaires des compensations

La crise sanitaire rebat les cartes dans le réflexion sur le partage des responsabilités entre public et privé.

Dans la situation d’urgence sanitaire, les cliniques privées à but lucratif sont appelées à annuler leurs interventions non urgentes et à accompagner l’hôpital public pour l’accueil des patients Covid-19. Quel sera le prix à payer pour ces « réquisitions » ?
Face à la vague de nouveaux cas sévères de Covid-19 qui s’annonce et à l’impérieux besoin de places en réanimation, les cliniques privées de France sont mises à contribution. C’est une demande expresse du ministère de la Santé et de ses agences régionales de santé (ARS). « Mobilisée » pour endiguer la propagation du virus, la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), qui représente le millier de cliniques privées lucratives de France, dit pouvoir compléter le dispositif de l’hôpital avec près de 4 000 lits de réanimation et de soins critiques.

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Alors que les établissements se préparent à recevoir la « vague » de patients, certaines directions commencent déjà à s’interroger sur de possibles compensations. Si la plupart des établissements ont respecté les consignes d’arrêt des opérations non urgentes et des consultations, « d’autres ont freiné des quatre fers », note Christophe Langin. Dans un établissement d’Elsan en Occitanie, la semaine dernière, alors que la France entrait en confinement, « la clinique a gardé une activité normale », dénonce Valérie Galaud, infirmière et élue CGT. Le syndicat avait alors alerté l’ARS. Mais il est clair que pour les cliniques, et aussi pour les médecins libéraux qui y consultent, l’interruption des consultations et des opérations non urgentes va engendrer d’importantes pertes financières.

Lire l’article De Bastamag et Politis