Offensive de communication

nous assistons incontestablement à une offensive générale de communication du gouvernement et de la Commission. Ces deux là ont un numéro de duettistes, un qui épluche les oignons et l’autre qui pleure — la Commission nous dit que la libéralisation est bonne pour tout (la croissance, l’emploi, les PME, la développement, la lutte contre la chute des cheveux) ; le gouvernement que jamais, au grand jamais, il ne sera question que la France accepte le franchissement des lignes rouges. Les lignes rouges sont explosées dans le CETA mais cela ne semble pas troubler le ministre ni le gouvernement.

Cette stratégie de communication doit être prise pour ce qu’elle est : il s’agit pour le gouvernement de débarrasser de cette question politiquement encombrante en endormant le plus possible les Français dans l’optique qu’au moment de voter pour François Hollande (qui n’a aucune raison de ne pas se représenter), ils se souviennent de la petite musique lénifiante, même si la réalité est toute autre. Pour ces gens-là, faire de la politique ne consiste pas à agir selon des convictions et un mandat mais de créer les conditions de leur propre perpétuation.

Deux arguments peuvent facilement être opposés au ministre : il affirme partout lutter contre le mécanisme d’arbitrage en proposant pour les négociations Tafta une Cour internationale de justice sur les différends commerciaux. Or, il n’en a pas les moyens ni politiques ni juridiques. En effet, le mandat de négociations ne prévoit pas cela, et les Etats-Unis n’ont aucune raison d’accepter.
Ensuite, le CETA, dans son chapitre 8 ne prévoit rien de plus qu’un maquillage du mécanisme d’arbitrage en Sytéme international juridictionnel (ICS), ce qui démontre que concrètement le ministre défend l’arbitrage lorsqu’il est présent dans les accords effectivement signés. Il peut bien promettre ce qu’il veut pour les accords à venir, "les promesses n’engageant que ceux qui y croient".

Troisième argument : la coopération réglementaire ne le dérange pas le moins du monde.

Bref, le soldat Fekl est là pour désamorcer le problème politique que posent les mobilisations anti-Tafta (encore une grosse manifestation hier à Hanovre à l’occasion de la venue en Allemagne du président des Etats-Unis) et il n’est pas forcément étonnant que les médias relaient (cela a encore été le cas sur France inter ce dimanche midi).

F. Viale