Panne de courant d’idées ?

Tandis que le peuple grec a porté au pouvoir l’un des gouvernements les plus courageux d’Europe, le seul capable de prétendre qu’il y a des alternatives, le seul capable de réaliser publiquement un audit de la dette et d’en démonter le mécanisme délétère.

Tandis qu’en Espagne plusieurs années d’austérité, de chômage, de régression sociale on fait émerger un mouvement nouveau, libre dans ses analyses, qui lui aussi met en cause les mécanismes de « la crise », ses bénéficiaires et ses responsables. Et qui lui aussi aujourd’hui peut modifier largement la donne politique de son pays...

En France, rien de tel ne se produit, et les journaux peuvent titrer : Au PS, la « motion A » l’emporte haut la main. La France, que ses élites persistent à décrire comme « le pays de la Révolution », oscille entre relents de pétainisme et xénophobie assumée. A la « gauche » de l’échiquier, les alliances hésitantes et calculatrices ont naufragé le faible espoir de changement politique.

Bien sûr, les puristes ne reconnaissent pas dans les lignes politiques qu’énoncent Syriza ou Podemos, tous les ingrédients des changements nécessaires...
Mais pendant ce temps, en France, la perception bien réelle de l’impasse semble ne profiter qu’aux discours simplistes, frileux et égoïstes. Et mensongers. La belle France révolutionnaire ne semble perméable qu’a l’idée que l’étranger serait la cause de tous ses malheurs, et c’est encore sur le terrain « sécuritaire » que les aspirants chefs d’État tentent de se placer, en rivalisant de déclarations volontaristes, de coups de menton et de lois liberticides...

Et le discours de la gauche radicale reste inaudible. A qui la faute ?
Le mouvement social, les intellectuels anticapitalistes, les syndicats... et nous mêmes, ne sommes nous pas en panne de stratégie politique ?

Lire l’interview du leader de Podemos par la New Left Review