Quelles luttes pour un Printemps d’Europe ?

Syriza a donc remporté une grande victoire en Grèce ce dimanche.

Bien entendu, les mouvements sociaux et les partis de gauche radicale de toute l’Europe en sont enthousiasmés et dynamisés.
Mais le fait le plus fondamental de ce scrutin est probablement l’effondrement des partis traditionnels, et en particulier du Pasok, discrédité comme tous les partis socialistes d’Europe qui ont renié leurs origines, leurs engagements, et n’ont eu pour solution à ce qu’ils nomment « la crise », que les credo de la droite libérale. On sait qu’en Espagne se profile la possibilité d’une évolution similaire.

Les classes dirigeantes, aux niveaux nationaux comme au niveau européen, connaissent parfaitement le risque d’un tel « printemps d’Europe », mais ont jusqu’ici pensé qu’elle sauraient le prévenir par les milles ficelles éculées dont elles sont coutumières.
Et le parti socialiste français lui même a poussé jusqu’au suicide la logique de son ralliement aux idées néolibérales, jusqu’au suicide et jusqu’à la farce avec le projet de loi Macron. Les classes dirigeantes lui en sauront gré, mais peut-être pas son électorat.

Cependant, il est clair que la période qui s’ouvre sera cruciale pour l’avenir de l’Europe et de ses peuples, et non moins clair que le rapport de force qui va se construire maintenant est déterminant. On ne peut pas en effet penser que les puissances de l’argent et les oligarchies économiques et politiques qui les protègent vont soudain rendre les armes et se résoudre à changer « de logiciel » pour la simple raison que la Grèce a rompu le silence.
Nous ne pouvons douter que ces puissances mettront tout en œuvre pour « éviter la contagion » et faire tout ce qui est en leur pouvoir pour éviter que les forces progressistes ne « renversent la table ».
La Grèce n’est pas un poids lourd de l’Europe ; l’expérience qu’elle amorce avec courage ne pourra être victorieuse et ne pourra modifier le cours des choses que si elle reçoit un soutien massif et déterminé des mouvements sociaux et des partis de gauche radicaux de toute l’Europe, qui en sortiront eux même renforcés.

Si nous ne savons pas apporter cette aide, les classes dirigeants mettrons bien vite un terme à cet espoir dangereux, par l’intimidation ou en imposant des compromis iniques.