Rentrée 2003 : déclaration politique d'Attac-Isère

En ces temps de rentrée sociale, Attac-Isère a invité ses adhérents et sympathisants à une journée d'échanges, d'information et de débats le samedi 20 septembre.

Cette journée prend cette année une importance particulière.

En effet, ce que nous dénonçons et combattons depuis la création d'Attac est en train de se produire  : une vaste et violente offensive néo-libérale qui se développe partout, aussi bien dans les pays du Sud que ceux du Nord, avec pour but la marchandisation du monde. Dans les organisations internationales telles que l'OMC, le FMI, la BM et y compris au niveau européen, il n'est question que de libéralisation des échanges, de la commercialisation des produits agricoles, industriels, culturels et intellectuels ainsi que de celle des services au profit d'une minorité et au détriment du social et de l'environnement. Ceci est déjà réalisé, ou en cours de réalisation, en ce qui concerne nos besoins vitaux: privatisation de l'eau, mainmise des multinationales de l'agroalimentaire sur les productions des pays pauvres, etc.

L'OMC, au travers de cycles de négociation (Seattle, Doha, Cancun) ainsi que l'Europe par l'intermédiaire du projet de Convention et de traités projettent d'étendre la loi du marché à tous les domaines des services : éducation, santé, sécurité sociale, transports, télécommunications, énergie, culture, ...

En France, la politique de « réformes » (retraites, sécurité sociale, statut des intermittents, RMA, diminution des impôts, ...) menée par le gouvernement Raffarin s'inscrit dans le cadre de cette mondialisation néo-libérale. Dans ce contexte, les entreprises publiques, voire à terme services publics, seront démantelées et vendues aux plus offrants. Les citoyens seront alors dépossédés d'outils qu'ils ont financés avec leurs impôts (EDF, SNCF, Santé, Éducation, ...). Les grands gagnants seront les actionnaires et les marchés financiers. La France « d'en bas » est, et sera encore, la grande perdante.

L'échec du mouvement contre la réforme des retraites et la lutte des intermittents montrent la nécessité d'un puissant mouvement populaire pour résister à l'offensive néo-libérale. L'absence de perspectives politiques constitue, de ce point de vue, un handicap supplémentaire. L'élaboration d'une politique alternative au néo-libéralisme concerne non seulement les organisations politiques mais l'ensemble du mouvement social.

Nous pensons que chacune et chacun est capable de participer au débat démocratique. Cela impose à la fois une pluralité d'informations et l'ouverture de débats nationaux. Attac-Isère ne peut que regretter le comportement partial de la grande majorité des media, y compris les chaînes publiques de télévision, au service de l'idéologie libérale.

Il faudra livrer de nombreux combats si nous ne voulons pas que toutes les avancées sociales obtenues à la Libération disparaissent au profit du capital et de ses actionnaires. Cela passe par une prise de conscience à laquelle Attac, association d'éducation populaire tournée vers l'action, participe et participera pleinement.


Samedi 20 septembre 2003