Danone, Marks et Spencers venant après Michelin, Renault-Vilvorde... des milliers de salariés sont brutalement
licenciés par des groupes industriels qui font des milliards de bénéfices (groupe Danone : 4,7 milliards pour
l'année 2000).
Pourquoi se multiplient ces types de licenciements ?
Depuis une vingtaine d'années, la finance joue un rôle prépondérant dans l'économie sous
l'impulsion des pays les plus riches du monde qui ont laissé s'installer la liberté totale de circulation des
capitaux à travers la planète. Dans la gestion des entreprises, le poids des préoccupations financières devient
considérable et a donné la primauté aux intérêts des actionnaires par rapport à ceux des
salariés. Une rentabilité de l'ordre de 15 % minimum est devenue une règle sacro-sainte ; si tel n'est pas le
cas, les actionnaires exigent des licenciements pour augmenter les bénéfices et donc augmenter la valeur boursière des
actions. Ainsi, très souvent, les plans sociaux deviennent des licenciements de « convenance boursière ».
C'est une formidable régression sociale.
Attac refuse cette logique du capitalisme actionnarial
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Pour Attac, le travail n'est pas jetable et l'homme n'est pas une marchandise. Il est inacceptable que les salariés
soient seulement considérés comme une variable d'ajustement destinée à maintenir des objectifs de
rentabilité et à rassurer les actionnaires.
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Il n'est pas admissible que les employeurs se déchargent sur la solidarité nationale des salariés
licenciés alors que les bénéfices restent chez les actionnaires.
Pour en finir avec ces licenciements,
des mesures élémentaires s'imposent !
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Rendre illicite les licenciements de convenance boursière :
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par une modification du code du travail, qui lie la possibilité de licencier à de vraies difficultés de
l'entreprise ;
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en frappant de nullité toute décision ne respectant pas la législation.
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Faire du licenciement l'ultime recours :
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en étendant l'obligation des plans sociaux aux entreprises de moins de 50 salariés ;
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en renforçant l'exigence de recherche de reclassement.
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Rendre les licenciements plus coûteux :
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en augmentant significativement les indemnités de licenciement ;
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en supprimant les aides publiques aux entreprises prospères qui licencient et en exigeant le remboursement des aides
déjà perçues ;
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en imposant aux actionnaires des entreprises prospères qui licencient une restitution de leurs dividendes aux salariés
licenciés.
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Donner de nouveaux droits aux salariés :
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en attribuant aux Comités d'entreprise un droit suspensif des licenciements.
Les mesures envisagées par le Parlement ne sont pas suffisantes pour contrer efficacement ces licenciements.
Attac-Isère, dans le combat qu'elle mène contre la logique financière du capitalisme actionnarial, soutient
toutes les mobilisations et actions des salariés et de leurs organisations.
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Grenoble, le 9 juin 2001
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